Glossectomie, pelvi-glossectomie, pelvi-glosso-mandibulectomie à Toulouse (31000 - Haute-Garonne)
Cette rubrique sur la glossectomie, la pelvi-glossectomie, la pelvi-glosso-mandibulectomie est donnée à titre purement informatif. En effet, en raison de l’évolution des techniques et des spécificités de chaque cas, les informations présentes sur cette rubrique ne sauraient se substituer aux consultations, recommandations et prescriptions délivrées par les docteurs Jean Philippe Durrieu et Christelle Charles, Chirurgiens ORL à Toulouse (31000 - Haute-Garonne).
La glossectomie est une intervention qui consiste à enlever tout ou partie de votre langue.
La pelvi-glossectomie consiste en l'ablation d’une partie de la langue et du plancher de la bouche.
La pelvi-glosso-mandibulectomie consiste à retirer une partie de votre mâchoire inférieure qui est en contact direct avec les lésions dont vous devez être opéré.
Afin que vous soyez clairement informé du déroulement de cette intervention, nous vous demandons de lire attentivement ce document d'information. Votre chirurgien est à votre disposition pour répondre à toutes vos questions.
N'oubliez pas de dire à votre chirurgien les traitements que vous prenez régulièrement, et en particulier Aspirine, anticoagulants... N'oubliez pas de signaler si vous avez déjà présenté des manifestations allergiques, en particulier médicamenteuses. Enfin n'oubliez pas d'apporter, lors de l'hospitalisation, les documents médicaux en votre possession : prises de sang, examens radiologiques notamment.
BUT DE L'INTERVENTION
Il s'agit d'une opération destinée à enlever une lésion cancéreuse située dans votre bouche et qui, sans traitement, évoluerait inévitablement jusqu'à mettre votre vie en jeu.
REALISATION DE L’INTERVENTION
Cette intervention se déroule habituellement sous anesthésie générale. Une consultation d'anesthésie préopératoire est donc indispensable et il est de la compétence du médecin anesthésiste-réanimateur de répondre à vos questions relatives à sa spécialité.
Cette intervention se déroute à la fois par l'extérieur et donc comporte des incisions cutanées des deux côtés du cou, qui peuvent remonter sur le devant du menton et atteindre la lèvre inférieure qui peut, dans certains cas, être incisée au milieu. Ces incisions vont permettre l'ablation des ganglions d'un côté ou des deux côtés du cou (curage ganglionnaire), et permettre l'ablation de la tumeur située dans la cavité buccale.
Dans certains cas, nous sommes obligés de fendre la mandibule pour faciliter l'accès à la tumeur ; la mandibule est ensuite reconstituée comme cela se fait au cours d'une fracture.
Dans d'autres cas, nous sommes obligés de retirer définitivement un segment de la mandibule proche de la tumeur qui supporte, ou qui supportait, les dents.
Une ablation de la tumeur va nécessiter que l'on enlève, en fonction de sa taille et de sa localisation :
- une partie ou la totalité du plancher de la bouche, zone qui se trouve entre la mandibule et la langue
- une partie de la langue, voire toute la partie antérieure de la langue
L'intervention, au niveau de la bouche, va se terminer soit par une simple suture comme on le fait sur la peau, soit si la tumeur est de taille importante par la mise en place d'un lambeau du muqueuse ou de peau. La peau sera prélevée au niveau de la face, à côté du nez, ce qui laisse une cicatrice peu visible. La muqueuse peut être prélevée au niveau de la joue.
Si la surface à reconstruire est importante, il faut apporter de la peau avec du muscle. Ce prélèvement de peau et de muscle peut être réalisé soit au niveau du cou, soit plus fréquemment au niveau du thorax. Dans cette éventualité, il y aura une cicatrice supplémentaire sur le thorax, dans la région mammaire ou sous l'aisselle.
En fin d'intervention, une sonde pour l'alimentation est mise en place par le nez ; elle descend jusque dans l'estomac. Certains utilisent plus volontiers une gastrostomie, c'est-à-dire une sonde mise en place directement dans l'estomac par un petit orifice au niveau de l'abdomen. Cette sonde sera maintenue jusqu'à ce que vous puissiez à nouveau vous alimenter par la bouche.
Lorsque l'intervention a été importante, pour des raisons de sécurité respiratoire, nous sommes obligés de réaliser ce que l'on appelle une trachéotomie qui consiste à mettre provisoirement un tuyau dans votre trachée pour vous permettre de respirer sans problème. Ce tuyau, ou canule, sera lui-même retiré dans un délai variable après l'intervention et l'orifice cutané, situé à la base du cou, se refermera tout seul.
Des petits drains aspiratifs, qui permettent d'éviter la survenue d'un hématome, seront placés dans le cou et laissés quelques jours.
Des médicaments seront administrés contre la douleur post-opératoire, de telle sorte que vous ne souffriez pas.
Enfin, des pansements seront réalisés pendant votre hospitalisation. Cette intervention nécessite un séjour à l'hôpital de plusieurs semaines.
Vous quitterez l'hospitalisation lorsque vous aurez pu reprendre votre alimentation par la bouche et lorsqu'on aura pu retirer votre canule de trachéotomie. Cependant, dans certains cas, nous autorisons nos patients à regagner leur domicile ou à partir en maison de repos alors qu'ils sont encore porteurs d'une sonde d'alimentation. Cette alimentation par sonde peut en effet être poursuivie sans aucune difficulté à domicile pendant quelque temps.
Dans la majorité des cas, il convient de compléter ce geste chirurgical par des rayons. Le radiothérapeute pourra répondre à toutes vos questions relatives à sa spécialité. Ce traitement est en règle réalisé par une bombe au cobalt dans un centre de radiothérapie. Il s'étale sur une période d'environ un mois et demi. Bien toléré au début, il est générateur à partir du 15ème jour environ de sensations douloureuses, désagréables, et d'une gêne à la déglutition, qui vont cesser ultérieurement.
RISQUES IMMEDIATS
- L'hémorragie post-opératoire est rare. Elle peut cependant nécessiter, dans certains cas, une réintervention pour hémostase.
- En cas d'hématome, une évacuation chirurgicale peut être nécessaire. Il peut, d'autre part, être source d'infection.
- Des troubles de cicatrisation peuvent prolonger votre hospitalisation et éventuellement nécessiter une réintervention, notamment en cas de communication anormale entre la bouche et la peau, ce que l'on appelle fistule.
- En cas de curage (chirurgie ganglionnaire) étendu, un épanchement de lymphe peut survenir ; il pourra mettre plusieurs semaines à se tarir et/ou nécessiter une réintervention.
La fréquence et la gravité de ces différentes complications sont majorées en cas de radiothérapie préalable.
RISQUES SECONDAIRES ET SEQUELLES
Les séquelles de l'intervention sont fonction de l'importance de l'ablation chirurgicale. Elles vont concerner la parole et l'alimentation. Elles peuvent être très peu importantes si l'intervention chirurgicale a été réalisée sur une tumeur de petite taille. Elles peuvent être conséquentes sur l'élocution et l'alimentation, lorsqu'il a fallu enlever une tumeur de grande taille au lorsque l'occlusion des lèvres est défectueuse. Ces séquelles sont alors définitives et s'atténuent alors partiellement avec la rééducation.
En cas de curage ganglionnaire, on peut observer des douleurs cervicales et de l'épaule, ce qui justifie la prescription de séances de kinésithérapie.
Après radiothérapie persisteront une sécheresse de la bouche, une induration de la peau, un gonflement variable sous le menton ainsi que, parfois, une diminution de la sensibilité cutanée de la région du cou.
En cas de trachéotomie, on peut observer une petite dépression au niveau de la cicatrice.
La cicatrice cervicale peut, par ailleurs, quels que soient les soins apportés par le chirurgien lors de l'intervention, rester très visible, ce d'autant plus qu'il y a eu une irradiation.
Enfin, plusieurs mois ou années après la fin de la radiothérapie, des complications de nécrose osseuse au niveau des gencives peuvent survenir (ostéo-radio-nécrose). Elles nécessiteront un traitement approprié.
C'est la raison pour laquelle il est impératif, avant la radiothérapie, d'effectuer une mise en état de la bouche :
- extractions dentaires multiples ;
- protection par du fluor appliqué quotidiennement à l'aide de gouttières sur les dents qui seront conservées.
COMPLICATIONS GRAVES ET/OU EXCEPTIONNELLES
Tout acte médical, investigation, exploration, intervention sur le corps humain, même conduit dans des conditions de compétence et de sécurité conformes aux données actuelles de la science et de la réglementation en vigueur, recèle un risque de complication.
Il faut signaler la possibilité d'existence d'hémorragies par rupture des gros vaisseaux du cou. Ceci se produit, en règle, pendant la phase de cicatrisation donc pendant votre hospitalisation et nécessitera un geste d'hémostase d'urgence. Ce risque est bien entendu majoré si des rayons ont été effectués avant l'intervention.